Journal canadien d'archéologie volume 28, numéro 2
Notes du rédacteur
Articles
Cet article compare les pointes à cannelure provenant du site de Debert en Nouvelle Écosse avec des assemblages de pointes à cannelure «Clovis » ou «apparentés à Clovis» du Midwest et du Nord-Est américain. Nous mettons l’accent sur la comparaison de variables continues qui, selon des études antérieures, aident à distinguer les variations régionales, temporelles, et celles associées aux modifications subies par l’artéfact à travers son histoire. Les résultats indiquent que même si les pointes de Debert ressemblent davantage à celles de sites comme Vail dans l’état du Maine, ou Lamb, dans l’état de New York, elles présentent des différences importantes pour certaines caractéristiques. En comparaison avec d’autres sites étudiés, nous concluons également que les pointes de Debert sont dans l’ensemble épuisées. Notons en particulier que la collection de Debert comprend un grand nombre de formes avec des contours subtriangulaires, ce qui suggère l’utilisation et le refaçonnage des extrémités fracturées provenant de formes à l’origine plus grandes et aux bords plus parallèles. Nous proposons des explications possibles pour ce phénomène.
Les graines de trois baies, plus particulièrement celles du sureau rouge (Sambucus racemosa), récupérées sur deux sites d’habitation—Ginakangeek (GbTh–2) et Psacelay (GbTh–4)—permettent d’étudier l’utilisation de ressources végétales chez les Tsimshian du Nord. Les graines récupérées des surfaces d’occupation ainsi que des dépotoirs représentent à la fois la répartition spatiale des activités reliées aux traitements plantes et la fréquence relative de l’utilisation de ces plantes pendant la période de contact entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. Nous soutenons que ces données démontrent une correspondance entre l’organisation spatiale et l’organisation sociale des habitations des Tsimshian du Nord. Ces données sont également la preuve de changements dans l’économie de subsistance du réseau familial étendu dus au contact avec les Européens, changements qui mènent éventuellement à l’apparition d’une économie de marché.
Cette article présente les résultats et les interprétations d’une étude expérimentale portant sur la préparation du saumon en utilisant des technologies préhistoriques de la Côte du Nord-Ouest. Cinq types d’outils ethnographiques ou préhistoriques (le couteau bifacial, l’éclat de galet, le couteau en ardoise polie, le couteau poli en coquillage de moule et le microéclat emmanché) ont été répliqués et utilisés pour la préparation de grandes quantités de saumon afin de les sécher et de les conserver. Les principes théoriques du design sont utilisés en conjonction avec des méthodes expérimentales dans une tentative de comprendre et d’expliquer les différentes contraintes qui peuvent influencer la dominance de chaque type d’outil dans une région particulière. L’hypothèse proposée suggère que certains outils servent seulement pour une ou un nombre limité de tâches spécifiques requises lors d’une bonne préparation du saumon et que des combinaisons de tels outils ont été utilisées dans le passé pour préparer et conserver le saumon. D’ailleurs, il est soutenu que la distribution de certains types d’outils était influencée principalement par la disponibilité des matières premières, par la périodicité des ressources, voire la remonte du saumon, et par l’intensité de la collecte et de la conservation.
L´utilisation des systèmes d´information géographiques (SIG) en archéologie représente le mariage parfait de la technologie et de son application. Les SIG sont présentement intégrés dans plusieurs domaines de recherche en archéologie, surtout dans le domaine de la gestion des ressources culturelles. Bien que les SIG offrent plusieurs outils de recherche pour les archéologues, leur potentiel n’a pas encore été exploité. Cet article propose un cadre conceptuel dans lequel les procédures SIG sont décrites. Une mise à jour de l´utilisation des SIG en archéologie au Canada est faite, en mettant l’accent sur les applications académiques ainsi que dans la gestion des ressources culturelles. Finalement, le potentiel futur des SIG en archéologie est exploré.
Depuis des décennies, les chercheurs dans le Nord-Est observent de grandes ressemblances dans les matériaux archéologiques provenant du Labrador, du Québec et des provinces atlantiques. Cependant, la recherche archéologique s’est concentrée sur le comportement des groupes à l’intérieur des frontières sociales plutôt qu’aux comportements qui transcendent ces frontières. De ces observations est née l’impression d’une société pré-contact organisée comme une mosaïque composée de cultures archéologiques distinctes et homogènes (groupes ethniques) séparées dans l’espace et le temps par des frontières imperméables. Ce texte explore la possibilité de définir l’interaction qui existait à travers ces frontières avant l’arrivée des Européens par la comparaison de d’ensembles lithiques similaires trouvés dans divers lieux à Terre-Neuve et à l’île du Cap-Breton. Bien que les résultats de tests se soient avérés peu concluants, la poursuite de semblables analyses comparatives de la distribution géographique de matériaux lithiques dans les sites archéologiques est encouragée.
Sept pendentifs en pierre de forme trapézoïdale furent récupérés d’un foyer exposé par l’érosion à Pasquatinow, un lieu d’habitation traditionnel amérindien donnant sur la rivière Saskatchewan au centre-est de la province. Les trous de suspension furent produits par un foret en métal, preuve que ces pièces datent de la période historique. De tels pendentifs en pierre sont uniques dans le répertoire archéologique du centre de la Saskatchewan, quoique’un pendentif en coquillage a été trouvé sur un site de la région de Selkirk et des pendentifs en métal sont attestés sur les postes de traite dès les dernières décennies du dix-huitième siècle. Des pendentifs trapézoïdaux en pierre, en coquillage ou en os ont été aussi découverts dans les plaines au sud de Pasquatinow dans les contextes du précontact et du protocontact. Historiquement, les pendentifs provenant du centre du Missouri étaient fabriqués en verre et servaient dans un contexte rituel. Il se peut que ceux de Pasquatinow aient joué un rôle dans un ensemble similaire de croyances religieuses.
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ISSN: 0705–2006 | ISSN: 2816-2293 (online)