Journal canadien d'archéologie volume 37, numéro 1
Notes du rédacteur
Articles
L’enseignement des cours universitaires d’archéologie et de la préhistoire mondiale au niveau préliminaire présente un vrai défi; le professeur a besoin d’entretenir un équilibre entre la présentation d’un aperçu compréhensif et le risque d’une simplification qui pourrait entraver une compréhension de la discipline. Ce papier est un compte rendu personnel de l’utilisation d’un exercice de jeu de rôle interactif dans le laboratoire pour enseigner les méthodes archéologiques de travailler sur le terrain et dans le laboratoire tout dans le but d’apprendre comment mettre à l’épreuve des hypothèses. Le rapport entre la théorie et la méthodologie de la recherche aussi bien que l’influence des diverses formations des archéologues sont tous soulignés. Les sujets examinés sont ‘le problème Néandertal’ et l’origine de cognition complexe, deux questions interconnectées fortement contestées mais couramment sans résolution. Cette exercice a démontré que les étudiants de première année sont capables de comprendre et de traiter des données complexes et parfois contradictoires et de présenter un argument scientifiquement viable. Malgré le succès de cette technique pédagogique, le professeur est obligé d’y consacrer bien des heures.
Cette étude présente une synthèse des avancées récentes dans la recherche sur l’origine du comportement moderne afin de démontrer que, malgré une diversité superficiellement substantielle entre les divers modèles, l’approche fondamentale qui les sous-tend presque tous reste ancrée dans l’identification de certains traits dans la culture matérielle des populations paléolithiques. Nous soulignons que cette caractéristique peut être problématique puisqu’elle permet à des présuppositions au sujet de la nature des relations biologiques entre humains modernes et archaïques de s’insinuer dans la définition du comportement moderne, ce qui réduit la contribution potentielle que l’archéologie pourrait apporter à la question. Il semble donc raisonnable de conclure qu’en l’état présent des choses, le concept-même de ‘comportement moderne’ est insatisfaisant. Nous suggérons ici que le concept de comportement moderne doit être soit redéfini sur des bases strictement comportementales ou, mieux, complètement abandonné afin d’amenuiser l’impact conceptuel de la dichotomie rigide qu’il impose entre les données archéologiques considérées ‘modernes’ et celles considérées non-modernes.
L’histoire de l’occupation paléolithique de l’intérieur de la Péninsule ibérique, la Meseta centrale, est encore méconnue. Une prospection archéologique menée de 2009 à 2010 dans la zone Est de la province de Guadalajara nous a permis d’identifier une série inédite de sites du Paléolithique moyen et supérieur dont nous présentons les plus significatifs ici. Ces résultats nous permettent également de formuler un modèle prédictif de potentiel archéologique qui guidera les prospections futures dans cette région.
Cette étude présente une analyse de la répartition spatiale de divers types d’artéfacts dans les niveaux du Moustérien tardif du Riparo Bombrini (Ligurie). Nous interprétons l’absence répétée d’artéfacts sur un alignement positionné similairement dans tous les niveaux comme marquant l’entrée de l’abri avant son effondrement. Dans les niveaux M1–3, M4 et M5, des foyers sont présents au fond de l’abri, un emplacement semblable à celui des ‘sleeping hearths’ récemment identifiés dans d’autres sites moustériens. Enfin, la répartition des artéfacts semble varier en fonction de la nature des stratégies de mobilité en place à divers moments de l’histoire du site. Notamment, quand le site était occupé comme camps de base ‘logisitique’, les foyers sont présents et les objets semblent accumulés préférentiellement devant et à l’extérieur de l’abri, alors que les autres emplois du site sont associés la présence de beaucoup plus d’artéfacts à l’intérieur de l’abri-même. Ces observations renforcent donc l’idée que les néandertaliens étaient bien capables de structurer logiquement leur espace de vie et que la durée et la nature des occupations préhistoriques doivent être explicitement considérés afin de pouvoir comprendre ce que signifient certains « patterns » dans la distribution des artéfacts.
Les typologies des outils lithiques ont été traditionnellement utilisées pour des modèles normatifs basés sur les typologies ethno-chronologiques. Le travail présenté dans cet article traite la traceologie des outils lithiques des sites du Paléolithique supérieur en Europe centrale pour suggérer un bien plus grand potentiel d’interprétation. Willendorf, Dolní Vĕstonice, et Pavlov sont des sites Gravettien bien connus comme des premiers exemples des figurines sculptées et des fibres textiles. Pourtant malgré leur proximité géographique, les similitudes et les différences n’ont pas été sérieusement étudiés. Les résultats de la traceologie suggèrent qu’une occupation saisonnière variée peut être déterminée. J’offre une interprétation plus nuancée des ensembles de différents outils en pierre. En outre, je soutiens que certains sites du Paléolithique peuvent avoir été occupées beaucoup plus long terme que nous l’avons précédemment considéré.
On présente les résultats d’une analyse des outils de silex et de l’obsidienne des fouilles à Caves Branch Rockshelter (CBR) afin de déterminer les méthodes de fabrication et l’usage des outils. Le site est un petit abri dans le Caves Branch River Valley de Bélize central. Les anciennes communautés locales des Mayas utilizaient cet endroit pour les enterrements de l’époque Protoclassique à l’époque Classique terminal (de 80 à 950 apr. J.-C.). Mais l’interprétation des méthodes de fabrication des outils, aussi bien que leurs emplacements, est rendue difficile parce que les strates archéologiques de différentes époques sont bien mélangées par les forces culturelles et naturelles. Nos résultats indiquent que la fabrication des pièces taillées déterrées de l’abri varie selon les matières premières et que l’ensemble lithique contient les sous-produits des outils finis et expédients. Notre analyse des traces d’usure sur les outils indiquent des fonctions plutôt communes et quotidiennes. Nous croyons aussi que les anciens Mayas utilisaient des artefacts de silex et de l’obsidienne comme objets de tombes, offrandes rituelles, et pour le sacrifice et les offrandes de sang dans CBR.
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