Journal canadien d'archéologie volume 33, numéro 1
Notes du rédacteur
Articles
On dit généralement que l'archéologie systématique a commencé à être pratiquée dans les Prairies canadiennes à la fin des années 1930. Le Manitoba a cependant connu des débuts beaucoup plus hâtifs, qui sont maintenant peu connus et parfois dédaignés. Lancée dans le cadre d'explorations financées par l'état en 1857, l'archéologie a connu un développement accéléré après 1879, sous les auspices de la Société Historique et Scientifique du Manitoba. Celle-ci a entrepris un ambitieux programme abordant les questions les plus importantes de l'époque—le contenu, la distribution et l'origine des tertres funéraires. En moins de dix ans, elle a effectué des fouilles et des relevés du nord-ouest de l'Ontario au sud-est de la Saskatchewan, tout en décrivant leurs résultats dans des publications locales, nationales et étrangères, et en créant un musée public pour ses collections. Au début, son travail a bénéficié d'un appui public et politique solide, qui a toutefois décliné à la suite de la seconde Rébellion de Riel.
En conduisant des analyses de débitage lithique, les archéologues utilisent fréquemment des échantillons tirés de gros assemblages au lieu d?examiner chaque pièce individuellement. Cependant, la grosseur de ces échantillons et les méthodes utilisées pour les choisir sont variables. Cet article examine comment ces procédures d?échantillonnage non-systématiques, lorsqu?utilisées lors d?analyses de débitage, peuvent venir altérer notre interprétation d?un site. Une stratégie d?échantillonnage conçue spécialement pour évaluer la variabilité du débitage est proposée. Pour tester son efficacité, cette stratégie a été utilisée sur l?assemblage de débitage du site Sandy Point (LlDv–10). Les résultats obtenus sur trois types d?échantillons sont comparés?: un échantillon comptant 100 pourcent de l?assemblage, un échantillon obtenu en utilisant la méthode proposée, et un échantillon disproportionnel stratifié et aléatoire comptant 20 pourcent de l?assemblage. Cette comparaison indique qu?un échantillon obtenu en utilisant la stratégie proposée offre des résultats similaires à ceux déduits de l?assemblage complet. De plus, la comparaison démontre que des échantillons obtenus à partir de pourcentages choisis au hasard sont fréquemment inadéquats, ce qui hausse le risque d?obtenir des résultats erronés.
Ce travail apporte un éclairage nouveau sur la poterie iroquoïde présente dans le Bouclier Canadien. à l?intérieur de cette grande région, le cas du lac Abitibi se démarque par le nombre de ces poteries qui est relativement élevé. Pour cette raison, cette céramique a su attirer l?attention des archéologues travaillant dans le secteur depuis les années 1950. Un ensemble de 143 équivalents de vases reliés à la Tradition iroquoienne de l?Ontario et provenant de six sites ainsi que d?une collection privée du lac Abitibi ont été analysés dans le cadre de cette recherche. Les résultats principaux de ce travail ainsi que ses implications pour les relations entre les Iroquoiens du sud de l?Ontario et les Algonquiens du lac Abitibi sont ici présentés.
Cet article présente les résultats d?enquêtes micromorphologiques effectuées dans deux sites amérindiens de la période moyenne (ca. 3500–2000 A.A.) à Happy Valley-Goose Bay, au Labrador. On a eu recours à la micromorphologie—l?étude des sols et des sédiments non perturbés en lames minces—pour étudier et différencier les processus sédimentologiques et pédologiques touchant ces sites. De la granulométrie a aussi été effectuée sur des échantillons de sols prélevés sur les deux sites afin d?appuyer l?investigation micromorphologique. Les variations de la taille et du triage des particules provenant des deux sites suggèrent des processus de déposition survenus sous des régimes énergétiques environnementaux différents. Les lames minces provenant du site Ushpitun 2 (FhCb–04) révèlent un sol bien développé (podzol humo-ferrique) composé de grains mono- et polyminéraux de la taille de grains de sable grossiers, de moyennement bien à mal triés. Les échantillons provenant du site Pmiusiku 1 (FhCc–01) se composent de grains mono- et polyminéraux de la taille de grains de sable fins, bien triés. Ici, le profil du sol (podzol humo-ferrique) est moins clair. Le triage et la taille supérieure des particules du site Ushpitun 2 donnent à penser que ces sédiments se sont déposés dans un environnement à haute énergie. Le meilleur triage et la finesse de la taille des particules des sédiments du site Pmiusiku 1 indiquent un dépôt dans des conditions d?énergie plus faible et plus réglée. Aucune trace directe d?impact humain n?a été observée dans les lames. La micromorphologie vient appuyer les reconstructions paléoenvironnementales antérieures faites à Hamilton Inlet, notamment en ce qui concerne la position de chaque site par rapport au paléorivage de 3000 A.A. D?après ces travaux, le site Ushpitun 2 aurait été situé sur le rivage d?une petite île, au bout d?une péninsule (un environnement à haute énergie), tandis que celui de Pmiusiku 1 était à l?abri, près du centre de la péninsule (un environnement à énergie beaucoup plus faible).
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ISSN: 0705–2006 | ISSN: 2816-2293 (online)