Journal canadien d'archéologie volume 31, numéro 2
Notes du rédacteur
Articles
Cet article présente une nouvelle approche analytique de la poterie iroquoienne. Cette approche va au-delà des modèles normatifs traditionnels basés sur les typologies ethno-chronologiques. Je considère la poterie comme un matériel dynamique formé par, et formant en retour, des réseaux complexes d'interactions humaines et matérielles. Je réexamine à cette fin les interprétations proposées concernant l'apparition des vases dégraissés au coquillage dans les villages iroquoiens Neutres datant du 16e et du 17e siècle. Je fais d'abord état de l'hypothèse, traditionnelle en archéologie ontarienne, selon laquelle ces vases auraient été faits par des captives de la Nation du Feu, ensuite je considère l'hypothèse, récemment suggérée dans le cadre d'études archéométriques, selon laquelle ces vases auraient été adoptés parce qu'ils étaient plus appropriés pour la cuisson du maïs. Ces deux interprétations semblent trop limitées. Conséquemment, j'avance une approche alternative, inspirée par des publications ethnoarchéologiques récentes, par la théorie sociale et tenant compte de la nature sociale de la technologie.
Le débat scientifique entourant le peuplement des Amériques a été largement centré sur les aspects économiques de la culture Clovis. Il y a eu peu de discussion sur les aspects sociaux ou idéologiques de la culture Clovis. Ceci est en partie lié à la difficulté d'obtenir ce type d'informations des données archéologiques. Pourtant, dans l'archéologie du paysage, une approche basée sur la phénoménologie peut fournir une compréhension des aspects non-économiques des cultures préhistoriques. À travers des données archéologiques, des analogies générales et des modèles théoriques développés par des archéologues du paysage, le rôle idéologique d'un groupe de caches Clovis est examiné. Il est proposé que lorsque la colonisation du territoire progressait, certaines caches avaient pour but de transformer un sens mobile du paysage en un sens fixe du paysage. Cette transformation symbolique faisait partie d'un processus complexe menant à une connaissance du paysage qui aurait requis une adaptation économique, comportementale et idéologique.
Des documents ethnographiques et archéologiques attestent d'un ensemble complexe de réseaux socio-économiques et religieux parmi les communautés Coast Salish. Si ces documents favorisent une compréhension globale des interactions entre certains groupes Coast Salish, notre connaissance des relations sociales entre groupes spécifiques demeure inégale. Plus particulièrement, nous savons peu de choses sur les interactions sociales entre les populations du Haut Détroit de Burrard et celles du Détroit d'Indian Arm ("Région du Détroit"). Nous avons analysé des restes fauniques, végétaux, et lithiques associés à des dépôts de la Phase Récente (~1200-250_BP) au site d'habitation de Say-Umiton, et comparé ces résultats aux données des sites Tum-tu-may-whueton (Belcarra Park) et Whey-Ah-Wichen (Cates Park), fouillés antérieurement. Plus particulièrement, la source et l'abondance des vestiges archéologiques nous ont servi de baromètre pour déterminer le degré d'interactions entre les populations du détroit, de même qu'entre les populations du détroit et d'autres communautés. Nos résultats démontrent que la grande majorité des ressources retrouvées dans ces sites d'habitation ont été acquises localement, et que peu de ressources proviennent de l'extérieur de la Région du Détroit. Ceci suggère que, même si les populations des détroits étaient intégrées à l'intérieur de vastes sphères socio-économiques, leurs interactions demeuraient fermement enracinées au sein de la Région du Détroit. Ces données supportent l'idée que dans le passé, comme aujourd'hui, les populations des détroits formaient un réseau social régional à l'intérieur de l'univers social Coast Salish.
Dans cet article, nous utilisons l'analyse lithique pour étudier les stratégies de réduction d'outils en pierre taillée ainsi que les schémas d'utilisation du territoire durant le Prédorsétien récent sur les îles du sud-ouest de la baie d'Hudson dans le but d'améliorer notre compréhension des modes de vie au Prédorsétien dans cette région dite «_périphérique_». Nous examinons les restes de débitage et les outils en pierre du site Burton Rock (IeKn-12) pour établir comment ces grands outils en pierre «_atypiques_», destinés au travail du bois, ont été incorporés à la technologie microlithique «_typiquement_» prédorsétienne. Notre analyse suggère que, contrairement à ce que nous pensions, le chert et la pierre pyroclastique étaient rares dans la région et que l'utilisation de la pierre pyroclastique pour la fabrication de grands outils est vraisemblablement liée à la taille des nodules plutôt qu'à la disponibilité de la matière première. Les outils en pierre de Burton Rock sont aussi comparés à ceux de Seahorse Gully, un site situé près de Burton Rock et à peu près contemporain, pour déterminer si les activités pratiquées à Burton Rock étaient, bel et bien, typiques des sites du Prédorsétien récent dans la région. Les outils utilisés pour la transformation de matières organiques dures et pour la chasse prédominent sur les deux sites, ce qui indique un même éventail d'activités et suggère un haut degré de cohérence dans l'utilisation de ces îles pendant le Prédorsétien récent.
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