Journal canadien d'archéologie volume 27, numéro 2
Notes du rédacteur
Articles
Depuis plus de cent cinquante ans, les archéologues se sont battus pour protéger le témoignage archéologique du pillage, du trafic d'antiquités et de toutes autres sortes de menaces à la préservation de ce qui est, de fait, le matériel de base de la recherche archéologique. Mais, alors que les sensibilités post-coloniales infiltrent peu à peu la société nord-américaine, les bases qui permettaient aux archéologues de revendiquer l'intendance exclusive des documents archéologiques ainsi que l'autorité de l'Etat qui octroyait aux archéologues cette exclusivité, sont sérieusement mises en question par les communautés descendantes. Cette communication passe en revue le contexte historique à partir duquel les archéologues ont obtenu par législation de l'Etat l'exclusivité dans la gestion et la protection le témoignage archéologique en Amérique du Nord, et la façon dont les Premières Nations ont été évincées de l'accès au passé de leurs ancêtres. Les changements de rapports de force dans la politique de l'archéologie en Amérique du Nord tendent à diminuer l'exclusivité des archéologues, mais ils permettent aussi à cette science de s'intégrer plus globalement et significativement dans la société.
Le site Forster, un établissement à Pointe Princess sur le cours inférieur de la rivière Grand à Caledonia en Ontario, a rapporté des preuves parmi les plus anciennes de l'organisation communautaire et des systèmes de peuplement iroquoiens en Ontario du sud. Des fouilles à ce site en 1997 ont rendu des preuves d'un type structural qui n'a pas encore été décrit dans le détail. Le modèle de peuplement et les restes artéfactuels récupérés sont examinés, et l'identification d'une des structures rapportées du site comme étant une structure d'entreposage spécialisée est discutée dans le contexte de l'organisation sociale et économique iroquoienne. Des enquêtes qui incluent de multiples réseaux de preuves, récupérées de tous nos contextes de dépôts, telles que l'enquête menée au site Forster, augmentera notre compréhension du rôle de la domestication agricole dans l'évolution du système social et économique iroquoien.
En janvier 2003, la bande Kitigan Zibi Anishinabeg demandait au Musée canadien de la civilisation (MCC) de rapatrier plusieurs restes humains vieux de 5 000 ans. Cette requête de rapatriement faisait ressortir quatre questions prêtant à la controverse: les restes humains peuvent être trop anciens pour les relier culturellement à une collectivité autochtone moderne; les restes humains constituent des mines d'information inestimables au sujet des populations anciennes et doivent être conservés en vue d'analyses futures; le rapatriement peut empêcher des musées de conserver des collections; et les Premières nations pourraient en fin de compte regretter d'avoir enterrer à nouveau leur passé. Ces raisons sont examinées en tenant compte des lignes directrices et des recommandations de plusieurs organismes nationaux et internationaux. Bien qu'elles soulèvent des questions légitimes, elles ne sauraient à elles seules justifier le refus des demandes de rapatriement. Au lieu de s'acharner à défendre des positions bien arrêtées, les archéologues feraient mieux d'engager des négociations qui reconnaissent et traitent les questions et les préoccupations sous-jacentes qu'ont les archéologues et les Premières nations.
Des archéologues, enquêtant les pointes de harpons de la culture dorsétienne, ont observé qu'une certaine nornbre des spécimens sont nettement plus petits que tous les autres. Ces «pointes de harpons en miniature» étaient identifiées diversement comme des jouets, comme une forme d'art ou comme l'attirail des shamans. Les fouilles de deux sites dorsetien, en 2001, ont produit des collections de pointes de harpons de différentes grandeurs. Afin de faire la propre classification. Il était nécessaire de déterminer si ces spécimens miniatures réprésentaient une catégorie particulière pour la culture dorsetienne. Les auteurs ont étudié les pointes de harpons de divers sites archéologiques et ils ont déterminé qu'il n'y a aucune justification pour croire que les petites pointes de harpons pourraient être distingués dans une catégorie spéciale selon les measurements métrique. Ii existe des preuves que quelques des plus petits spécimens ont été montes sur des autres pointes de harpons plus grands, qui porte à croire que c'est possible qu'ils étaient utilisé pour la chasse de petites espèces.
Les coquilles d'ormeau (Haliotis spp.) s'échangeaient dans le nord-ouest de l'Amérique du Nord et faisaient partie d'un commerce de coquillages marins qui englobait les dentales (Dentalium spp.) et les olives (Olivella spp.). La place des coquilles d'ormeau dans l'art, la langue et les emblèmes haïdas révèle à tout le moins l'importance considérable de leur commerce après l'arrivée des Européens. Cependant, malgré les documents archéologiques qui montrent que d'autres coquillages marins s'échangeaient dans la région il y a plus de 7 000 ans, la datation au carbone 14 de coquilles d'ormeau de la zone californienne qui ont été exhumées dans le village haïda de Kiusta dans le nord de Haida Gwaii (îles de la Reine-Charlotte) indique qu'on ne les trouve qu'après l'implantation européenne. La qualité inférieure des ormeaux nordiques (H. kamtschatkana kamtschatkana) par comparaison aux ormeaux de Californie a peut-être contribué à l'utilisation peu fréquente des premiers. L'article examine le commerce des ormeaux dans le sud de la Colombie-Britannique et dans l'État de Washington après l'arrivée des Européens et propose des hypothèses quant à son existence préalable.
Les données analytiques démontrent que plusieurs pichets, bols et coupes de verre attribués à l'usine de Mallorytown, au Royal Ontario Museum (ROM), ont une composition particulièrement riche en potassium, sodium et calcium. L'association de ces objets à cette vitrerie, la plus vieille au Canada, est donc appuyée par leur composition chimique, laquelle ressemble à celle des rebus de verre trouvés à ce site. Un objet en particulier, le bol Burnham,' ressemble tant aux rebus de l'usine qu'il peut être consideré comme un produit authentifié de Mallorytown. Malgré le fait que du verre riche en potassium, sodium et calcium ait aussi été trouvé aux sites d'usines contemporaines à Redford et à Redwood, dans l'état de New York, ces deux sites peuvent être différenciés l'un de l'autre et montrent tous les deux une composition différente de celle des verres de Mallorytown. Cependant, quelques échantillions de verres associés avec ces vitreries sont faibles en potassium. À Redwood, ce type de verre était employé pour la manufacture de fenêtres et parfois même d'objects de table. Quelques objets fabriqués avec ce type de verre ont étés trouvés à Mallorytown, suggerant la possibilité que ce type de verre ait là-aussi été parfois utilisé pour fabriquer des objets de tables. La composition d'une des cruches du ROM indique une provenance correspondant à Redwood plutôt qu'à Mallorytown.'
Comme Yellowhorn le fait remarquer dans un article récent, la taxonomie des plaines nordiques a de nombreux problèmes. Tandis qu'il est bien temps d'adresser ces questions, je crois que sa solution est trop extrême, et qu'elle aussi est défectueuse sur plusieurs point. Une modification de la taxonomie actuelle, plutôt que sa substitution entière avec celle de l'Ancien Monde, mieux servirait notre discipline. On doit être capable de réparer les défauts de la taxonomie des plaines nordiques sans en perdre ses avantages.
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