Claude Chapdelaine a une expérience de plus de 40 ans en archéologie, dont 27 années passées à enseigner à l’université. Durant cette période, il a formé une génération entière d’archéologues québécois, sur le terrain comme en laboratoire. Il a dirigé plus de 65 étudiants de second et troisième cycles, ainsi que quatre postdoctorants. Bien qu’il soit considéré comme un spécialiste de l’analyse de la céramique, il a toujours volontiers adopté les nouvelles technologies, encourageant ses étudiants de second et troisième cycles et ses collaborateurs à appliquer les nouvelles techniques d’archéométrie à l’analyse du matériel archéologique.
Durant toute sa carrière, Claude a toujours mené ses recherches à un rythme impressionnant, tout en publiant en trois langues. Il serait difficile de trouver dans l’est du Canada un seul archéologue qui ne connaisse pas son travail, puisque ses publications couvrent l’intégralité de la durée de l’histoire des Autochtones dans la région. Claude a rédigé, corédigé, dirigé ou codirigé 23 ouvrages, 89 chapitres de livres et 49 articles évalués par les pairs. En 1973, il a publié une étude interdisciplinaire marquante sur le site de la période paléo-indienne tardive à Rimouski, et en 2012, il a dirigé une nouvelle synthèse, qui a suscité de nombreux éloges, sur la période paléo-indienne dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Il a également codirigé trois monographies incontournables sur la période archaïque et a produit une série de monographies et d’articles sur l’archéologie iroquoïenne au sud du Québec. Il a récemment codirigé, avec Brad Loewen, un ouvrage qui fera date sur la période de contact dans la vallée et le golfe du Saint-Laurent. Plus récemment, l’attention de Claude s’est tournée vers les recherches archéologiques portant sur l’organisation politique des Moche et des Huari au Pérou, où il continue de publier.
Dans sa lettre de recommandation, Adrian Burke écrivait: « Je crois que peu de gens pourraient mieux incarner les plus grandes qualités d’un archéologue professionnel canadien que Claude Chapdelaine ». Ce à quoi Brad Loewen ajoutait qu’il « a été pour nous tous un modèle de productivité, de vision intellectuelle et d’humanité, durant toute sa carrière ». J’ai le sincère plaisir de remettre à Claude Chapdelaine le Prix Smith-Wintemberg pour l’année 2019.