Journal canadien d'archéologie volume 2
Articles
En 1974 et 1975, l'auteur a mené une reconnaissance archéologique générale sur l'‘le Moresby, dans l'archipel de la Reine Charlotte en Colombie-Britannique. Les données présentées dans cet article sont tirées de cette expérience. Vingt pourcent des 99 sites localisés sont reliés à des niveaux de la mer supérieurs ou inférieurs aux niveaux actuels et les assemblages lithiques de ces niveaux inférieurs sont différents de ceux des niveaux supérieurs alors que ces deux groupes d'assemblages diffèrent aussi des collections de surface provenant de sites localisés à une altitude se raprochant des niveaux actuels de la mer. Parmi ces derniers, les sites localisés entre les hauts et les bas niveaux des marées peuvent être les plus anciens. Ils sont caractérisés, d'une part, par l'absence de pointes ou de bifaces et, d'autre part, par la présence de grands éclats d'andésite et de pièces travaillées selon une technique ressemblant à la technique Levallois de l'Ancien Monde.
Douze fragments travaillés de cr’nes humains, quatre os longs artificiellement retouchés ainsi que des cr’nes et des os longs modifiés de neuf squelettes trouvés dans la région de Prince Rupert Harbour (C.-B.) sont décrits en détail. Ces 25 éléments, trouvés dans 7 sites différents, datent principalement d'une période allant de 1000 B.C. à 500 A.D. Bien que 3 des os longs suggèrent la possibilité de modifications intentionnelles et utilitaires (outils), la majorité des pièces, surtout cr’niennes, ne révèlent apparemment pas de formes utilitaires. Des références ethnographiques à l'utilisation rituelle des corps humains et des parties squelettiques chez plusieurs groupes côtiers historiques de la Colombie-Britannique suggèrent que les découvertes de Prince Rupert Harbour pourraient révéler des comportements parallèles à la période préhistorique.
Une figurine de bois, trouvée lors de fouilles archéologiques sur la côte sud de l'Île de Baffin en 1977, à été faite au 13e siècle par un Inuit préhistorique de la culture Thulé et on pense qu'elle représente un Viking du Groënland. Le style de vêtement figuré sur cette pièce, se compare avec les tuniques ouvertes et à capuchons du 11e au 13e siècles. L'objet présente aussi une croix pectorale. La référence aux sagas nous permet de croire que les Vikings du Groënland sont déjà venus sur l'Île de Baffin qui correspond probablement à ce qu'ils appelèrent 'Helluland'. Cependant, bien que cette découverte puisse suggérer l'existence de contact entre le groupe Thulé de l'Île de Baffin et les Vikings du Groënland, l'évidence n'est pas suffisante pour discuter de la signification d'un tel contact.
Les recherches archéologiques récentes dans les îles de l'Arctique canadien ont permis l'enregistrement d'un grand nombre de sites jusqu'alors inconnus. Cinquante-sept nouveaux sites de la région de McDougall Sound ont été cartographiés selon leur position au-dessus du niveau actuel de la mer. La distribution de ces sites dans l'espace et dans le temps ainsi que leur contenu suggèrent une occupation humaine du Haut Arctique à la fois plus continue et plus dense qu'on ne l'avait crue sur la base des données plus anciennes.
On peut croire, sur la base de collections de surface provenant du sud-ouest de l'Ontario méridional, que des occupations de l'Archaïque Inférieur (8000-6000 B.C.) et Moyen (6000-4000 B.C.) y sont représentées. En plus de discuter des évidences de la distribution de l'Archaïque Inférieur et Moyen dans cette province, les sujets suivants seront aussi revus, à savoir: l'association des variétés de pointes de l'Archaïque Inférieur et Moyen avec l'actuelle Province biotique Carolinienne; la discussion de l'hypothèse de Fitting et Ritchie selon laquelle la plus grande partie du Nord-Est aurait été faiblement peuplée entre 7000 et 4000 B.C.; la relation possible entre les cultures paléoindiennes tardives du nord, les cultures de l'Achaïque Inférieur et/ou les influences venues du sud.
La poterie du Sylvicole moyen de la station No. 3 de la Pointe-du-Buisson révèle un ensemble de comportements diagnostiques qui nous font croire que l'endroit a été visité à plusieurs reprises par des groupes qui partageaient plusieurs techniques en commun mais qui devaient se distinguer les uns des autres au niveau des préférences décoratives. On y retrouve plusieurs exemples de création qui ont été mentionnés dans le sud ontarien, l'état de New York ou la vallée de l'Outaouais mais l'originalité de la station No. 3 est de regrouper ces différentes manifestations sur un même site.
Cet article présente des données appuyant l'hypothèse que les Iroquoiens du centre sud de l'Ontario participaient déjà, vers l'an 1500 A.D., à un commerce de fourrures qui étaient alors échangées aux Européens contre des objets de métal, entre autres choses. Il montre aussi que cette participation avait, à cette date, profondément influencé plusieurs aspects du schème d'établissement, de la structure sociale et du comportement politique de ces Iroquoiens.
Il y a tellement d'aspects culturels intimement reliés à la taille des communautés qu'il devient important de comprendre ce qui détermine les dimensions d'une communauté. Pourtant, ce problème a généralement été ignoré dans la littérature alors que les archéologues et les ethnographes semblent accepter comme modèle de comportement de regroupement une variante quelconque du modèle de 'grégarisme instinctuel'. Une telle position s'avère cependant irraisonnée sur le plan économique, administratif et médical. On peut, au contraire, penser que les dimensions de la communauté les plus adaptées seront, dans la majorité des cas, les dimensions les plus petites possibles. Comment rendre compte alors des établissements particulièrement importants comme ceux qui sont trouvés à la période tardive du développement des Iroquoiens d'Ontario et qui contenaient plus de 1,000 individus? Les deux explications les plus vraisemblables sont la défense et le commerce monopolisateur, ce dernier recevant le plus d'appuis empiriques et ayant le plus de pouvoir d'expliquer les exemples rencontrés.
Le site Draper, un site huron ontarien de la période de protocontact, a livré 13 sépultures humaines non assimilables à des ossuaires et qui sont brièvement décrites dans cet article. Les descriptions ethnographiques des coutumes funéraires des Hurons suggèrent des interprétations pour la nature particulière de ces enterrements.
L'analyse de l'assemblage des pipes de pl’tre a été entreprise pour sept sites du 19e siècle dans le Haut Arctique. La présence de pipes fabriquées par T. Pascall de Dartford, à proximité de l'emplacement de l'établissement à ravitaillement de la Marine royale, suggère une affiliation maritime de deux des sites. La preuve distributionnelle dans la fréquence des fragments de pipes et du rapport fourneau-tuyau pour un des deux sites suggère une aire d'usage intense par une population de fumeurs relativement immobile.
Dans cet article, nous décrivons brièvement des pendantifs en os décorés qui ont été trouvés en association dans des sépultures Beothuck fouillées à Terre-Neuve. Ces objets sont comparés aux produits gravés de d'autres traditions connues ethnographiquement et archéologiquement dans le Nord-Est. On en conclut que les pièces Beothuck sont des représentations stylisées d'animaux et d'autres êtres et qu'elles ont pu être utilisées dans des pratiques spirituelles.
La technique géophysique qui permet de tracer des profils par les données de réfraction sismique peut doter l'archéologue d'un nouvel outil utile pour estimer le volume d'un site avant sa fouille et pour interpréter les processus de sédimentation après la fouille. Cette technique n'est cependant pas applicable partout parce que la détermination de la profondeur d'un dépôt dépend alors de l'existence d'une différence de densité relativement grande entre les niveaux stériles et les couches culturelles. Cette méthode est plus spécialement utile dans l'estimation de la profondeur des amas coquilliers, mais n'a pas encore été appliquée à d'autres types de dépôts ayant une faible densité d'artefacts. Dans cet article nous présentons à la fois la théorie nécessaire à la compréhension de cette méthode et un exemple de son application au site Glenrose Cannery (DgRr-6).
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Le Journal canadien d'archéologie est publiée de l'Association canadienne d'archéologie.
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ISSN: 0705–2006 | ISSN: 2816-2293 (online)