Journal canadien d'archéologie volume 14
Obituaries
Articles
La fabrication de microlames est un phénomène technologique commun dans l'ouest de l'Amérique du Nord. On connait moins bien la production et l'utilisation de grandes macrolames. L'examen de collections privées dans la région de la rivière Peace, au nord-ouest de l'Alberta, a permis de localiser plusieurs de ces spécimens. Ils mesurent jusqu'à 156.3 mm de longueur et 51.2 mm de largeur, plusieurs étant aussi extensivement retouchés en outils. Les comparaisons de ces objets avec des objets analogues provenant d'autres régions et la prise en considération des évidences géochronologiques font croire que les spécimens de la région de la rivière Peace pourraient être d'’ge préhistorique ancienne pouvant remonter à 8-10 000 ans.
Les informations zooarchéologiques et ethnohistoriques se rapportant aux schèmes d'établissement des Béothuks peuvent être regroupés dans la discussion de trois périodes. Pour la fin du XVIIe et le XVIIIe siècles, ces informations confirment le modèle courrant d'une occupation estivale de la côte et d'une occupation hivernale de l'intérieur. Contrairement à certaines autres propositions, il semblerait que ce modèle vaille aussi pour la période la plus récente. Par ailleurs, la situation pourrait avoir été substantiellement différente à la fin de la préhistoire et au début de la période historique. Les premiers contacts avec les Européens pourraient avoir été responsables de ce changement.
Les modèles de subsistance décrivant les groupes préhistoriques tardifs du sud-ouest du Manitoba ont été élaborés sur la base assumée d'une économie de chasse-cueillette intimement liée aux ressources de forêts, de parcs et de plaines. Quelques auteurs ont parfois considéré aussi le commerce avec les groupes villageois du Moyen Missouri comme un mécanisme permettant de réduire les risques de l'économie prévalents. Selon ces modèles, l'exploitation saisonnière aurait capitalisé sur les pics naturels de productivité et de qualité des ressources. Des travaux récents au site Lovstrom, près de Brandon sur la rivière Souris, au site Johnas sur la rivière Assiniboine ainsi qu'à Lockport et Winnipeg sur la rivière Rouge, pourraient rendre ces modèles insatisfaisants. Les sites Lovstrom et Johnas démontrent la présence de groupes utilisant communément des outils agricoles ainsi qu'une poterie semblable à celle qu'on recontre dans des régions du Dakota du Nord et de l'ouest du Minnesota où il y avait aussi de l'horticulture. Plusieurs attributs distinctifs communs des vases trouvés dans ces sites ne se retrouvent pas habituellement dans les assemblages 'Woodland' du sud-ouest du Manitoba. On peut croire alors que ces sites témoignent d'une expansion dans la partie méridionale du Manitoba par des groupes qui avaient déjà intégré l'horticulture. Il faut maintenant savoir s'il ne s'agit que d'incursions épisodiques brèves par des groupes ayant leur résidence habituelle beaucoup plus au sud ou, s'il s'agissait d'une installation plus permanente, si leur production régulière de surplus horticole affectait les stratégies de subsistance des autres groupes de la région.
On sait déjà qu’il y a une relation entre les faibles volumes d’os cortical dans les coupes transversales de spécimens osseux, les retards de croissance et I’état de santé des échantillons d’individus sub-adultes des populations du passé. D’autres recherches ont aussi signalé le faible pourcentage d’os cortical dans plusieurs classes d’âges de la population sub-adulte, surtout entre deux et quatre ans. Notre etude des ossements d’enfants provenant de deux ossuaires du Sylvicole Supérieur du sud de I’Ontario montre d’une part le faible nombre d’enfants de moins de six mois qui est lie à un comportement funéraire sélectif et, d’autre part un fort nombre d’enfants de deux à trois ans qui peut être mis en rapport avec les pratiques d’alimentation connues ethnohis- toriquement. Les groupes de deux à trois ans ont des fractions d’os cortical significa- tivement plus faibles que celles des autres enfants. II nest cependant pas évident que ces indices signifient que les populations vivaient alors des stress diététiques.
Cinquante-cinq dates au 14C ont été obtenues à partir de 38 échantillons d'os, d'andouiller et d'ivoire de proboscidiens, provenant de la région d'Old Crow, territoire du Yukon. Les résultats obtenus servent à renforcer la chronologie de l'histoire géologique locale au cours du Wisconsinien Moyen et apportent une contribution aux études paléobiologiques des taxa qui ont été datés. La plupart de ces déterminations proviennent d'ossements qui semblent avoir été façonnés à l'état frais. Nous interprétons la répartition de ces dates comme appuyant l'hypothèse que des groupes humains occupaient déjà la Béringie orientale au cours du Wisconsinien Moyen.
On a beaucoup écrit depuis 20 ans sur les causes de l'extinction des grands mammifères tardiglaciaires d'Amérique du Nord. Une proposition importante a été d'expliquer ce phénomène d'extinction massive par l'action primordiale de chasseurs humains. Une autre explication ressort de la séquence et de la nature des données observés. On peut en effet remarquer qu'il y a des expansions et des dispersoins de grands mammifères et de groupes humains pendant la période d'extinction et immédiatement après celle-ci. Avec la libération des niches écologiques et des chan- gements écosystémiques, il y eut alors création de nouvelles opportunités. Les extinctions de la mégafaune seront alors accompagnées d'un accroissement et d'une dispersion de plusieurs autres genres de grands mammifères consitiuant des ressources importantes pour les groupes humains. Ce fut le cas en particulier du bison. Je crois que l'expansion des groupes humains qui accompagnera l'extinction et qui s'accélérera après celle-ci pourrait être davantage un effet qu'une cause majeure de cette extinction. La rétroaction systémique, normale dans les systémes qui ne sont pas en équilibre, incluant les écosystèmes, aurait cependant pu contribuer au dernier coup de gr’ce.
L'auteur présente et critique les études importantes de variation typologique des outils taillés paléo-esquimaux réalisées par M.S. Maxwell et Robert McGhee. Il y souligne des erreurs conceptuelles et méthodologiques qui avaient mené ces auteurs à des conclusions pessimistes. En contre-partie, il offre une analyse de 33 petits bifaces triangulaires trouvés dans dix sites prédorsetiens de la côte septentrionale de l'île Devon. Cette analyse-pilote de divers attributs morphologiques a pour objectif de démontrer la possibilité d'identifier de la variabilité typologique significative parmi les outils de pierre paléo-esquimaux. Une analyse par composantes principales et une étude par regroupements de ces pièces aident à définer trois 'formes' morphologiques distinctes. L'analyse de l'abondance relative des spécimens de chacuns de ces 'types' montre que les changements quantitatifs sont ordonnés dans le temps.
Plusieurs gisements amérindiens de la période historique ont été repérés le long de la rivière Severn dans le nord ontarien. Le plus ancien remonte aux premiers contacts avec les Européens tandis que le plus récent daterait du siècle présent. L'analyse des vestiges matériels et des faunes suggère que plusieurs éléments de la culture traditionelle ont persisté bien au-delà de la période des premiers contacts. On ne peut déceler de remaniements importants que vers la fin du XIXe siècle. Ces données mettent en question la notion de dépendance sociale, économique et matérielle des autochtones de la rivière Severn vis-à-vis les traiteurs européens.
Plusieurs archéologues pensent que le facteur le plus déterminant du développement de la complexité culturelle des groupes de la côte nord-ouest du Pacifique a été l'intensification de la capture des saumons. Une technique de capture de masse, l'utilisation de barrages faits avec des perches, est bien documentée à la fois sur la côte de la Colombie-Britanique et sur celle du sud-est de l'Alaska. Nous présentons les dates au 14 C provenant de 10 barrages de ce genre en Alaska et donnons les détails de deux structures semblables provenant de l'lie de l'Amirauté. Cette technique de capture a une antiquité d'au moins 3 000 ans dans la partie septentrionale de la côte Nord-Ouest et sa popularité continue aux temps historiques. A notre connaissance, aucun de ces barrages n'a cependant encore été daté en Colombie-Britanique. De telles données pourraient favoriser une meilleure compréhension de ce développement culturel dans toute cette région.
A l’été 1985, nous avons fait de la recherche archéologique cammanditée par la ville de Halifax. II s’agissait d’abord de commencer un inventaire de sites archélogiques potentiels dans les limites de la ville et ensuite de faire une évaluation du potentiel archéologique de certains secteurs spécifiques. Grace à la quantité d’archives acces- sibles à alifax, il a été relativement facile d’identifier les vieux sites et leur localisation. Pour I’évaluation du potentiel de certains lieux, on a développé un système adapté d’enregistrement et de notation. II est cependant apparu qu’il fallait beaucoup plus d’informations sur la distribution et la conservation des artefacts, sur les surfaces et les taux de sedimentation ainsi que sur les constructions avant de procéder à des évaluations de ces lieux. Om recommande alors I’engagement d’un archéologue municipal.
Comment expliquer l'apparition des manifestations de la phase Middlesex dans la région du Maine et des Maritimes? Les indices de diffusion et de migration sont évalués et l'examen des données rendent le phénomène de diffusion plus vraisemblable. Des comparaisons sont faites entre les manifestations funéraires Middlesex et celles qui précèdent cette période. Le concept 'Middlesex' est alors critiqué.
Comptes-rendus
À propos du Journal | Équipe de rédaction | Directives aux auteurs | Pour nous contacter
Le Journal canadien d'archéologie est publiée de l'Association canadienne d'archéologie.
Aspen Woods Postal Outlet, Box 15075
Calgary, Alberta T3H 0N8
ISSN: 0705–2006 | ISSN: 2816-2293 (online)