Ces dernières semaines, nous avons assisté à des manifestations contre le racisme aux États-Unis, au Canada et dans le monde entier, les gens se rassemblant pour condamner les meurtres de George Floyd, Breonna Taylor, Regis Korchinski-Paquet et toutes les victimes des brutalités policières et de la violence raciste. L’ACA est solidaire de toutes les victimes d’injustice systémique et appelle ses membres à agir.
Au Canada, le mouvement BIPOC (Black, Indigenous and People of Colour – Noirs, Autochtones et personnes de couleur) est aux premières loges pour savoir que le racisme existe ici et qu’il s’inscrit dans les fondations même de la nation. Tous les Canadiens doivent reconnaître cette pénible vérité et s’efforcer de mieux connaître le passé et les injustices toujours actuelles auxquelles sont confrontés les membres de la communauté BIPOC.
L’archéologie, en tant que discipline, a été complice du projet colonial et nous devons prendre nos responsabilités devant l’histoire et le présent de notre champ d’étude. Nous devons reconnaître que même en documentant la riche histoire et les réussites des ancêtres de la communauté BIPOC, l’archéologie a trop souvent limité les droits des communautés BIPOC vivantes et a perpétué leur marginalisation. La recherche archéologique a trop souvent été mise au service d’idéologies racistes. Nous devons rappeler ces injustices en en parlant, en écrivant à leur sujet, et en enseignant cette histoire.
L’archéologie et les archéologues ont le pouvoir de faire changer les choses. L’archéologie canadienne peut contribuer à faire comprendre et à illustrer les déséquilibres de pouvoir de longue date qui ont contribué à la perpétuation des inégalités et qui sous-tendent aujourd’hui des formes de racisme, qu’elles soient subtiles ou flagrantes, dans notre société. Elle peut contribuer à illustrer la riche diversité des vies du passé. L’archéologie peut représenter un puissant moyen de donner une voix aux communautés marginalisées qui sont souvent peu représentées dans les histoires écrites, en particulier lorsque les membres des communautés contribuent à l’interprétation archéologique.
Les archéologues canadiens doivent aller à la rencontre des peuples racisés au sein de notre communauté et des communautés avec lesquelles nous sommes en relation, et les soutenir. Nous devons soutenir les droits des communautés BIPOC à l’autodétermination en ce qui concerne leur patrimoine culturel. Nous devons écouter, et citer, les chercheurs BIPOC qui se lancent dans la recherche dans nos disciplines et au-delà. Nous appelons tous nos membres à écouter, apprendre et réfléchir aux façons dont nous pourrions être complices de la marginalisation des autres. Nous nous demandons de vous joindre à nous pour faire entendre notre voix contre l’injustice.
Pour en savoir davantage sur la race, le racisme et la contestation en anthropologie, consultez le site :
https://www.americananthro.org/StayInformed/OAArticleDetail.aspx?ItemNumber=13103
Pour un guide sur la façon de parler du sujet de la race en famille, avec des amis, des étudiants et des collègues, voyez :
https://nmaahc.si.edu/learn/talking-about-race
Vous pouvez envisager soutenir l’une des organisations suivantes qui combattent le racisme au Canada :
- Fondation canadienne des relations raciales (https://www.crrf-fcrr.ca/fr/)
- Anti-Hate Network (Réseau canadien contre la haine, https://www.antihate.ca/) ;
- Urban Alliance on Race Relations, Toronto (Alliance urbaine sur les relations raciales, https://urbanalliance.ca/about-us/history/) ;
- Black Lives Matter, qui a des antennes régionales dans tout le Canada (https://blacklivesmatter.com/)
Nous vous demandons également votre aide pour apporter un changement au sein de notre propre association. L’ACA procède en ce moment à une révision de sa déclaration d’éthique et élabore un nouveau plan stratégique. Faites-nous connaître vos idées sur la façon dont l’ACA pourrait procéder à un changement véritable et significatif, réduire les discriminations au sein de notre discipline et édifier une archéologie plus juste, équitable et inclusive au Canada. Cela sera difficile, et nous savons que cela exigera du temps et un fort engagement. Nous sommes prêts à y investir les deux. Nous savons que le véritable changement ne pourra se produire qu’en rassemblant de nombreuses voix différentes. Nous sommes à l’écoute.
Bureau de direction de l’ACA
Lisa Hodgetts – Présidente
Sara Beanlands – Vice-Présidente
Michael Deal – Président sortant
Joanne Braaten – Secrétaire-Trésorière
John Creese – Rédacteur en chef du JCA