Le prix Smith-Wintemberg est le « prix Nobel » de l’ACA, créé pour « honorer les membres professionnels de la communauté archéologique canadienne ayant apporté une contribution exceptionnelle à l’avancement de la discipline de l’archéologie et de notre connaissance du passé archéologique du Canada ». Après l’examen attentif d’une lettre de nomination et de plusieurs lettres de recommandations, j’ai le grand plaisir de décerner pour l’année 2017 le prix Smith-Wintemberg à Christopher J. Ellis.
Chris a commencé sa carrière en archéologie dans les années 1970, en obtenant un baccalauréat à l’Université Waterloo et en effectuant des fouilles sur le célèbre site du Parkhill dans le sud de l’Ontario. Il a ensuite obtenu une maîtrise de l’Université McMaster et un doctorat de l’Université Simon Fraser, avec une thèse portant sur les Paléo-Indiens du sud-ouest de l’Ontario. Un an après l’obtention de son doctorat, en 1984, il est devenu enseignant à l’Université Waterloo puis, après 1990, à la Western University de London, Ontario, où il continue jusqu’à ce jour d’enseigner et d’effectuer des recherches. Outre ses recherches sur les Paléo-Indiens, qui sont des travaux de référence, Chris a apporté d’importantes contributions à notre compréhension des chasseurs-cueilleurs archaïques (ou précéramiques) de l’Ontario et du nord-est de l’Amérique du Nord. Quiconque connaît Chris ne peut qu’approuver ce qu’en dit Neal Ferris dans la lettre de nomination qu’il a rédigée :
Le docteur Ellis est véritablement l’un des archéologues les plus brillants, productifs, sociables et amicaux du Canada aujourd’hui.
Les contributions de Chris à la recherche sont à la fois exceptionnelles et prolifiques. Comme le mentionne Neal Ferris dans sa lettre de nomination :
Ses travaux sur les premières traces de l’histoire humaine relevées par l’archéologie lui ont conféré une réputation bien méritée de chercheur de premier plan en Amérique du Nord dans le domaine du Paléolithique nord-américain, et ses recherches ont contribué concrètement à faire progresser cette spécialisation, en lui faisant dépasser les typologies d’outils lithiques et le déterminisme paléo-économique pour entrapercevoir réellement les prises de décision et les choix des êtres humains…
Ce n’est pas un euphémisme que de dire que, sans les contributions du Dr Ellis, notre compréhension des trois premiers quarts de la très longue histoire archéologique de la vie humaine dans l’Est du Canada serait infime.
L’enthousiasme que manifeste Chris pour l’archéologie est contagieux, comme le démontre la liste de ses publications, de ses recherches et de ses conférences. Chris a rédigé ou dirigé sept livres et monographies ; il a publié 45 articles et chapitres de livres évalués par les pairs et près d’une centaine d’articles et de rapports techniques non évalués. Comme le déclare Mike Spence dans sa lettre de recommandation :
Chris a accompli ce que peu d’archéologues ont réussi à faire. Il a publié quasiment tous les résultats de ses travaux entrepris au fil des ans – alors que beaucoup d’entre nous traînons, au cours de nos carrières, une queue de comète de recherches non publiées que nous nous efforçons de mettre à jour dans nos dernières années, sans grand succès en général. Chris prend au sérieux notre responsabilité de publier les travaux effectués sur les sites que nos fouilles ont détruits.
Outre ses publications prolifiques, Chris a dirigé plus de 60 étudiants aux second et troisième cycles, une centaine d’étudiants de premier cycle, et a toujours fait participer les membres des communautés autochtones et les archéologues amateurs à ses recherches de terrain et de laboratoire.
À ses moments perdus, Chris s’est consacré à la Société ontarienne d’archéologie pendant des années, en tant que rédacteur de la revue Ontario Archaeology et de Kewa. Newsletter of the London Chapter of the Ontario Archaeological Society, et en tant que membre des comités d’attribution de prix de l’Association canadienne d’archéologie. Il nous remplit de confusion tant il est assidu aux réunions de comités, aux conférences et aux évènements publics sur l’archéologie, ainsi que par son dévouement envers les archéologues amateurs qu’il conseille.
En considération de ses quarante années de carrière en archéologie en Ontario, du caractère novateur de ses recherches, de la productivité de ses publications et de la générosité de son implication dans les organisations archéologiques ainsi qu’auprès des archéologues amateurs, j’ai le sincère plaisir, en tant que collègue et ami, de décerner à Chris Ellis le prix Smith-Wintemberg.