Plusieurs recherches archéologiques menées sur des sites hivernaux inuit datant des XVIIe-XVIIIe siècles au Labrador ont documenté les économies de subsistance des Inuit de cette période (e.g., Kaplan, 1983; Woollett, 2003). Depuis quelques années, une attention est accordée aux processus taphonomiques de formation des dépotoirs, dont la compréhension s’avère essentielle pour cerner la temporalité des occupations humaines qui les ont générés. Ce projet de doctorat vise à documenter les processus taphonomiques de déposition et d’enfouissement des dépôts anthropiques et naturels des dépotoirs. Une étude géoarchéologique des dépotoirs de maisons hivernales du site inuit HdCi-20 (baie de Nain, Labrador) sera couplée à une analyse géoarchéologie d’un dépotoir expérimental. En replaçant le site dans son contexte géomorphologique local, des analyses macro- et micro-stratigraphiques seront effectuées pour renseigner la structure et de la composition des dépôts. L’étude de l’altération des artefacts et écofacts et de leur distribution documentera le rôle des processus dépositionnels et post-dépositionnels dans les conditions de préservation des restes archéologiques de leur possible redistribution spatiale. La fouille préliminaire des dépotoirs suggère une courte chronologie d’occupation du site. Les données seront comparées aux résultats des recherches de Foury (2017) et Couture (2014) sur le site d’Oakes Bay, dont la complexité de la structure des dépotoirs, issus d’occupations hivernales réitérées, rend l’interprétation chronostratigraphique laborieuse.

Le chantier-école de l’Université Laval effectue, depuis l’été 2017, des fouilles archéologiques au site Anderson dans le secteur de Limoilou à Québec. Le site est un témoin du XIX^e et du XX^e siècle, période durant laquelle une révolution industrielle importante a lieu. Les fouilles de 2018 ont permis de découvrir deux latrines et une fosse à déchets en bois dans la cour arrière de la maison connue sous le nom de Hedley Lodge.  Ces dernières ont révélé une riche culture matérielle, de nombreux restes fauniques et une quantité importante de matières organiques ayant un grand potentiel archéobotanique. Ces structures seraient associées aux occupations plus tardives du site, vers la fin du XIX^e siècle et le début du XX^e siècle. Dès 1870, Charles Pitl, un consul allemand et un marchand prospère, s’installe sur la propriété avec sa famille où ils auraient vraisemblablement utilisé l’une de ces structures. Puis en 1897, les Pitl quittent la propriété qui est ensuite divisée en plusieurs logements par la Quebec Land Company. Dans le cadre de nos maîtrises, nous souhaitons aborder la manière dont les choix alimentaires peuvent refléter l’identité des occupants du site à l’aide d’analyses zooarchéologiques et archéobotaniques. L’identification de leur régime alimentaire mis en contexte avec les documents historiques devrait nous permettre de discuter du statut socio-économique des personnes ayant utilisé ces structures et possiblement d’adresser la notion d’ethnicité.

Anne Laberge, Daphné Marquis, Allison Bain et James Woollett

Érigé au début du XVIIIe siècle par des militaires français et abénakis pour héberger la mission jésuite de Saint-François-de-Sales, le fort d’Odanak est un exemple unique en Nouvelle-France d’une fortification commandée par le roi de France Louis XIV mais construite et occupée par une communauté autochtone. Entre 2010 et 2018, des campagnes de fouilles menées par les archéologues Geneviève Treyvaud et Michel Plourde avec le soutien des membres de la communuté abénakise d'Odanak, ont permis de mettre au jour les vestiges du fort d'Odanak, à l'emplacement de l'actuel Musée des Abénakis. Les fouilles ont dévoilé des traces d'habitations et de fortifications et livré de nombreux artéfacts qui fournissent des renseignements précieux sur les modes de vie et les pratiques culturelles des Abénakis aux XVII^eet XVIII^esiècles. Dans le cadre d'un projet de recherche de maîtrise et d'un projet de doctorat, des étudiantes de l’Université Laval vont mener une étude archéoenvironnementale multidisciplinaire, alliant zooarchéologique, archéobotanique et géoarchéologie. Cette étude portera sur le contenu des fosses retrouvées au sein des habitations en vue d’obtenir une connaissance plus précise de la vie quotidienne au sein du fort. 

Hendrickx, Robert, Bain, Treyvaud, Bhiry, Woollett 

Les habitants de la région de Svalbarðshreppur, au nord-est de l’Islande, ont subi plusieurs transformations sociales importantes au cours du dernier millénaire. Ces adaptations humaines, sous formes d’occupations, d’abandons, de transformations du territoire et de son exploitation, sont possiblement liées à divers facteurs sociaux, économiques et environnementaux (fluctuations climatiques liées à l’Optimum climatique médiéval (XI ͤ au XIV ͤ siècle) et au Petit Âge glaciaire (XVII ͤ  au XIX ͤ  siècle)).

Pour ce projet de recherche, la compréhension des modes d’exploitation des terres sur l’ensemble du territoire permettra de mieux concevoir l’occupation de la ferme centrale, mais également des différentes fermes auxiliaires qui ont été occupées et réoccupées au fil du temps.  Pour ce faire, deux différentes stratégies de collecte des données sur le terrain et d’analyses en laboratoire ont été développées afin de pouvoir intégrer les deux grandes sous-disciplines de l’archéologie environnementale, soit la bioarchéologie et la géoarchéologie. Cette étude intégrative en archéoentomologie (l’étude des restes fossiles insectes préservés en contexte archéologique) et en archéopédologie (l’étude des sols en archéologie) est l’une des premières réalisées en Islande et elle permet de tester de nouvelles avenues scientifiques.

Des techniques innovantes d'acquisition et de caractérisation 3D ont été utilisées pour numériser, modéliser, et étudier virtuellement deux wampums offerts par les Premières Nations Huronne-Wendat et W8banaki au chapitre de la cathédrale de Chartres à la fin du XVIIe siècle et des perles de wampums issues du site archéologique Fort et mission d’Odanak (CaFe-7). Des chercheurs de plusieurs domaines et des représentants de ces Premières Nations se sont associés pour retrouver les secrets de la fabrication de ces objets exceptionnels utilisés pour sceller des traités diplomatiques par les Premières Nations d'Amérique du Nord. Nous proposons de présenter les premiers résultats issus de cette étude numérique qui a combiné différentes technologies telles que la tomodensitométrie, la photogrammétrie ou la lasergrammétrie, et qui a permis de produire des restitutions inédites des deux wampums. Ce travail est réalisé dans le cadre d’un projet pluridisciplinaire dont l’objectif est d'accéder à l'intérieur des objets archéologiques, sans les détruire, pour aider à en déterminer la nature, la fabrication, l'usage et la provenance, grâce à une combinaison d’imagerie médicale et de technologies 3D telles que la réalité virtuelle, la réalité augmentée et l’impression 3D. Ce projet associe des scientifiques en archéologie, informatique et sciences de la Terre.

Cette affiche est le résultat d’une analyse zooarchéologique des ossements brûlés et fragmentés du site de Surtshellir en Islande. Cette étude compare des résultats d’archéologie expérimentale aux restes fauniques brûlés provenant du site. La méthodologie en laboratoire et les résultats zooarchéologiques préliminaires seront mis de l’avant dans le but de tenter une compréhension globale du site.