Journal canadien d'archéologie volume 37, numéro 2
Notes du rédacteur
Articles
L’émergence de sociétés villageoises iroquoiennes nordiques dans le sud de l’Ontario, Canada, a été reliée à l’intensification de l’horticulture, la sédentarisation résidentielle, et une forte croissance démographique régionale. Cet article évalue de manière critique les débats archéologiques sur la nature et les conséquences de l’évolution rapide des communautés villageoise iroquoinnes nordiques dans le sud de l’Ontario. Une bonne compréhension de ces évolutions dépend du déplacement des débats passés sur l’origine ethno-linguistiques et des degrés de mobilité, vers une perspective qui retrace soigneusement l’évolution des engagements importants des gens avec leur environnement naturel et bâti. Cette étude suggère que les premiers villages iroquoiens étaient unis par de nouveaux types d’engagements générateurs avec le paysage construit. L’architecture et les rituels ont été utilisés pour construire des lieux sociaux. En conséquence, les ménages et les communautés villageoises ont été formulés en dépit du maintien de la mobilité saisonnière et logistique important dans le paysage.
Smith (2011a) a proposé un modèle d’ingénierie environnementale comprenant six catégories distinctes de gestion des ressources que l’on pense avoir été universelles au sein des sociétés préindustrielles à petite échelle. Au moyen d’un examen des pratiques de gestion des ressources des Kayapós du bassin de l’Amazone et des Pieds-Noirs des Plaines du Nord-Ouest, cet article se propose de tester la validité du modèle de Smith. Les données présentées démontreront que, malgré quelques variations dues aux différences dans la mobilité, le modèle de Smith est tout à fait pertinent. En outre, bien que la gestion et l’utilisation de ressources « sauvages » ou semi-domestiquées soient souvent considérées comme une étape sur la voie de l’agriculture, la gestion des ressources et la domestication du paysage peuvent être, en fait, une stratégie de subsistance délibérée en elle-même et pour elle-même. Ce type de gestion des ressources peut également se poursuivre après que l’agriculture ait été adoptée par un groupe, en particulier si des espèces sauvages continuent de représenter une part importante de son régime de subsistance.
L’état actuel des recherches dans les plaines canadiennes ne permet pas encore de différencier les pointes de projectile précontact retrouvées sur les sites de la phase One Gun—un groupe intrusif dans cette région- des pointes définies localement comme appartenant à la série Caley, lesquelles sont fréquemment utilisées comme marqueur diagnostique de la phase Old Women’s. Cette étude utilise différentes méthodes statistiques afin de documenter les similarités entre les pointes de la phase One Gun du site Cluny et les pointes des niveaux supérieurs (phase Old Women’s) du site Head Smashed-In Buffalo Jump. Les mesures ont été prises sur des images numérisées 2D afin de faciliter la cohérence, la précision et la réplicabilité des données. Bien que des différences à l’échelle de la population aient été notées, les spécimens individuels n’ont cependant pas pu être associés à leur phase respective. Dans le cas présent, les pointes de projectile ne peuvent donc pas être considérées comme étant des variables fiables pour associer les composantes d’un site avec les différentes phases protohistoriques, ce qui suggère que les types de pointes devraient plutôt être utilisés pour définir le style d’un horizon.
Une prospection par magnétomètre au site archaïque supérieur de Davidson (AhHk-54) a récemment démontré le potentiel de cette technique dans la compréhension des établissements de chasseurs-cueilleurs de la région des Grands Lacs, en plus d’avoir raffiné notre compréhension de la séquence d’occupation spatiale de ce site. Le site Davidson a été sélectionné afin de vérifier l’idée reçue, mais peu fondée, que l’Archaïque supérieur représente une période de faible mobilité des établissements. Des centaines de vestiges, y compris des fosses d’entreposage, des fours de terre, des foyers et des restes de maisons parmi les plus anciens connus dans la région des Grands Lacs ont été identifiés grâce au magnétomètre et indiquent que le site est beaucoup plus vaste et complexe qu’on ne le croyait. La vérification de ces résultats par fouilles et carottage, combinée à une prospection de surface répétée du site afin de cartographier la distribution des artéfacts, a permis de mieux documenter l’étendue des dépôts intacts, l’organisation du site ainsi que certains changements de fonction et d’utilisation de l’espace, et ce de la période Horizon à pointes larges à la période Horizon à petites pointes (ou Archaïque final). Nos résultats indiquent qu’une utilisation plus répandue des techniques d’enquête géophysiques sur les sites archéologiques canadiens peut potentiellement contribuer non seulement à une meilleure compréhension des données archéologiques, mais aussi au développement de l’archéologie géophysique, en s’éloignant de son rôle traditionnel de prospection pour se tourner vers des applications répondant à des problèmes théoriques.
La ville et la région d’Hopedale au Labrador, Canada, ont un riche passé d’occupation humaine comme l’a démontré une étude archéologique dirigée par Junius Bird en 1935 sur la population Inuit de cette région. Cependant, peu de chercheurs y étaient retournés pour poursuivre ce que Bird avait entrepris. Le présent travail expose les résultats des fouilles menées récemment dans un village Inuit du 18ème siècle, dans l’île Anniowaktook (GgCi-02), à l’est d’Hopedale, où Bird avait identifié des maisons de tourbe (sod houses). Puisque la région était censée avoir été un centre commercial important, on pensait que les fouilles aideraient à identifier des objets prouvant l’existence de ce commerce et surtout à montrer la prédominance des marchands européens tout le long de la côte. Au contraire, la collection d’artefacts retrouvés à Anniowaktook contient très peu d’objets ayant servi au commerce, mais plutôt une quantité surprenante d’objets en métal. La diversité et la quantité des métaux retrouvés suggèrent que les Inuit d’Anniowaktook choisissaient d’acquérir des matériaux pour la fabrication d’outils qui ne faisaient pas partie du réseau commercial traditionnel.
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ISSN: 0705–2006 | ISSN: 2816-2293 (online)