Canadian Journal of Archaeology Volume 1
Articles
James V. Wright, with comments b Drewitt, Patrick Plumet, Bruce G. Trigger, Richard G. Forbis, Roy L. Carlson
Certains soutiennent que, dans les universités canadiennes, la plupart des départements d'anthropologie s'éloignent rapidement des domaines traditionnels qui constituaient un lien entre les intérêts communs aux préhistoriens et aux anthropologues. Il en résulte que la formation des archéologues commence à souffrir de la position secondaire et marginale que leur discipline occupe dans les départements d'anthropologie. Une façon de remédier à cette situation serait de rompre les attaches traditionnelles avec l'anthropologie et d'établir des départements d'archéologie séparés dans différentes parties du pays.
Writing-On-Stone, une petite bande de terre dans la vallée de la riviére Milk dans le sud de 1’Alberta qui contient 58 sites pétroglyphiques et pictographiques, est une des plus grandes concentrations d’art rupestre dans l’ouest de 1’Amerique du Nord. Plusieurs milliere de motifs y ont été relevés; ils se divisent en cinq grandes categories: motifs anthropomorphiques, zoomorphiques, objets appartenant à la culture matérielle, rainures d’outils/entailles et abstractions géométriques. On y rencontre deux types d’art rupestre fonctionnel: l’art cérémoniel et l’art biographique. L’art cérémoniel remontre à la fin de la période préhistorique et au debut de la période historique, c’est-à-dire entre 1300 et 1750 de notre ère environ, et se compose d’une foule de motifs dessinés dans le cadre de ceremonies incantatoires rituelles. L’art biographique remonte à une période située entre 1750 et 1800 de notre ère, à cause de la prépondérance des fusils, chevaux, hommes blancs et autres objets historiques qu’on y trouve. Les representations communes des activités quotidiennes et des objets utilitaires indiquent que l’art biographique était une façon d’enregistrer les exploits personnels des guerriers individuels. Les artistes auxquels on doit cet art biographique appartenaient aux tribus Piedsnoirs, Crises, Gros Ventres, Assiniboines et probablement à d’autres encore.
W.N. Irving, J.T. Mayall, F.J. Melbye, B.F. Beebe
En 1976, un morceau de la mâchoire inférieure d'un enfant a été découvert dans le nord du Yukon en un même lieu que des os de la faune du Pléistocène avec lesquels elle devait avoir un lien, dans des alluvions déposés par la rivière Old Crow à un endroit où elle fait un coude. La morphologie et l'odontologie de cette mâchoire sont décrites et il en est conclu qu'aucune désignation taxonomique de sous-espèce ne peut lui être attribuée. On formule l'hypothèse que cette mâchoire remonte à plus de 20 000 ans et qu'il existe peut-être un lien entre elle et une occupation humaine de la Béringie orientale à l'époque du Pléistocène.
Richard E. Morlan
Les données et conclusions relatives à l'extinction, à la fin du Pléistocène, du biome steppe-arctique en Béringie orientale sont résumées ici et leurs répercussions sur les premiers hommes du Nouveau Monde y sont examinées. On note un lien possible entre ces phénomènes d'extinction et l'apparition soudaine et généralisée de cannelures dans l'intérieur de l'Amérique du Nord. Les différents aspects de ce problème, notamment l'écologie du corridor du Mackenzie, les diverses causes possibles de l'extinction et la question de la visibilité archéologique y sont discutées en fonction du besoin qui se fait sentir actuellement d'avoir des données plus numbreuses et plus s_res sur de nombreux aspects des recherches paléoindiennes.
Une des plus importantes sources d'information pour la reconstitution de la réponse de l'homme à l'environnement préhistorique est constituée par les restes animaux que l'on trouve dans les sites archéologiques. Cette étude expose la théorie que les restes animaux ne sont pas répartis au hasard dans de tels sites; ils peuvent refléter un comportement humain spécifique et varier avec d'autres classes de témoins archéologiques. Un système informatisé d'enregistrement des données est présenté, qui peut servir d'outil organisationnel rapide pour isoler les patterns dans de grandes ou de petites quantités de données animales. L'interprétation des divergences nécessite le recours à une démarche interdisciplinaire qui suppose une abondante interaction entre les spécialistes de toute l'opération pendant les phases de planification et au cours de l'interprétation des résultats. Les analyses types des données provenant du Passamaquoddy Bay Archaeological Research Project au Nouveau-Brunswick y sont présentées. L'étude conclut en suggérant que l'adoption des méthodes d'enregistrement des données et d'une systématique normalisée pourrait être la clef qui permettrait de modifier l'orientation des recherches analytiques sur la faune. Ces méthodes permettront peut-être aux analystes d'accorder moins d'importance aux études spécifiques et de donner la priorité aux questions comparatives au niveau de toutes les cultures qui porteraient sur l'utilisation faite par l'homme des ressources animales.
On essaie de recueillir des données sur les distinctions existant entre l'emploi de l'ivoire et celui des andouillers chez les artisans de la culture Thulé préhistorique, l'ancêtre de celle des Inuit de l'Arctique. Le fait que des matériaux particuliers soient associés à certaines classes d'objets laisse supposer que les critères empiriquement fonctionnels n'étaient pas les seuls en jeu. L'hypothèse est émise que ces matériaux avaient peut-être des propriétés symboliques en même temps que purement fonctionnelles aux yeux des artisans thuléens et que ces propriétés s'intégraient peut-être à un système symbolique qui serait l'ancêtre de celui que l'on peut bâtir en interprétant les mythes et les coutumes historiques des Inuit.
K.C.A. Dawson
La méthode comparative est employée pour retracer l'histoire culturelle des groupes vivant de la chasse, de la cueillette et de la pêche qui ont occupé, à l'époque historique, la région située au nord du lac Supérieur. On compare les assemblages lithiques et céramiques provenant de cinq occupations historiques, attribués aux peuplades algonquines, à ceux de six occupations préhistoriques. Des différences mineures dans les outils en pierre sont évidemment associées à des groupes qui ont résidé temporairement dans des communautés naturelles distinctes. Par contraste, les céramiques révèlent un mélange de traditions qui sont apparues à une époque antérieure dans des régions à demi-isolées. Le recours à la démarche historique directe laisse supposer que les découvertes archéologiques sont le produit cumulatif d'une seule population qui, à l'epoque historique, peut être reconnue comme la somme de groupes régionaux à demi distincts.
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ISSN: 0705-2006 (print) | ISSN: 2816-2293 (online)