Dana Lepofsky

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2018

Dana Lepofsky a obtenu sa maîtrise à l’UBC en 1985 et son doctorat à l’Université de Californie, à Berkeley, en 1995, ses recherches portant sur la paléoethnobotanique en Polynésie. La même année, elle est devenue enseignante à l’Université Simon Fraser qui est toujours son foyer académique. La contribution la plus importante de Dana à l’archéologie est sa recherche en écologie historique sur les peuples autochtones de la Côte Nord-Ouest, qui a modifié la pensée anthropologique au sujet de la transformation de ces peuples de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs en agriculteurs et gestionnaires intensifs des ressources. Ainsi que le mentionne sa lettre de nomination,

[s]on travail novateur est largement cité à travers toute l’Amérique du Nord et sera une référence pendant des générations.

Dana a fourni un extraordinaire volume de publications et de conférences. Elle a été rédactrice de trois numéros thématiques de revues savantes et a publié 75 articles et chapitres de livres évalués par les pairs, et a, au cours des sept dernières années seulement, prononcé près de cinquante conférences et présentations par affiches, sans mentionner ses nombreuses communications publiques auprès de communautés et de groupes scolaires. Elle a également créé deux sites Internet interactifs à destination du grand public et elle travaille à un troisième site en collaboration avec des communautés autochtones. Plusieurs des publications de Dana ont été co-rédigées avec ses étudiants, ce qui montre à quel point elle prend au sérieux son rôle de mentor auprès de la future génération d’archéologues. Ainsi que le mentionne Dave Burley dans sa lettre de soutien à la nomination de Dana, ses publications ont

un vaste lectorat international, et plusieurs aspects du travail de Dana transcendent l’archéologie proprement dite, fournissant des données et des aperçus aux écologistes de la mer et de la terre, aux planificateurs et aux ministères, entre autres.

Outre sa prolifique production en recherche, Dana a noué d’étroites relations avec les membres de plusieurs communautés autochtones de la Côte Nord-Ouest, y compris les Heiltsuk, les Tsleil-Waututh, les Sts’ailes, les Scowlitz, les Gitga’at et les Sliammon, et elle s’est acquis leur plus profond respect, ce qui lui a valu d’obtenir en 2017 le prix Warren Gill pour l’impact communautaire de la part de l’Université Simon Fraser. Dave Burley, dans sa lettre de soutien, mentionne quelques mots d’éloge des Premières Nations à l’égard de Dana, en tant que personne et en tant qu’archéologue. Par exemple, la Première Nation Heiltsuk parle d’elle comme d’une «source inépuisable d’enthousiasme, de respect, de savoir et d’encouragements» dans son engagement auprès de leur communauté, et mentionne qu’elle a apporté «un soutien exceptionnel à l’incorporation de la voix des Heiltsuk» dans ses recherches. Selon la Première Nation Gitga’at,

[l]es efforts que Dana Lepofsky a consacrés à notre communauté pour le bien de notre peuple, son savoir, ses terres et son avenir, sont un honneur et une bénédiction… En raison de son intégrité, nous voyons cette relation durer toute la vie.

Et enfin, un éloge de la Première Nation Sts’ailes:

[l]a façon respectueuse dont Dana a approché notre territoire dans son travail lui a valu la confiance et le respect de nos aînés et des gens de savoir. Le travail de Dana nous laisse un héritage durable d’utilisation de la science et de l’archéologie pour renforcer et confirmer nos histoires, nos cérémonies et nos protocoles. Sa passion de l’histoire et du patrimoine est évidente dans tout son travail et toutes ses interactions. Le travail et le soutien constants de Dana continuent de nous aider, les Sts’ailes, à conserver notre intégrité dans notre relation à la terre et aux ressources de notre territoire. Les collègues d’autres communautés de Colombie-Britannique gardent eux aussi un bon souvenir de Dana et ont également bénéficié de son impact positif sur elles. Nous sommes tous d’accord pour souhaiter que davantage de chercheurs soient comme Dana, et qu’ils contribuent de façon respectueuse, durable et pleine de sens.

Outre sa recherche, son enseignement et sa direction d’étudiants, Dana a également trouvé le temps d’être rédactrice invitée de revues savantes, d’organiser des conférences et d’être présidente de la Society of Ethnobiology. La contribution de Dana à l’archéologie est véritablement exemplaire, en particulier ses travaux sur la paléoethnobotanique, l’écologie historique et la collaboration avec les communautés autochtones. Dana n’est ni sur le point de prendre sa retraite, ni au crépuscule de sa carrière—ses accomplissements en archéologie restent toujours plus imposants et meilleurs d’année en année—ce qui assure un avenir prometteur, pour elle et pour l’archéologie canadienne. J’ai le sincère plaisir de décerner le prix Smith-Wintemberg à Dana Lepofsky.